Utilisation d’EPI & Altérations dermatologiques

ALTÉRATIONS DERMATOLOGIQUES APRÈS L’UTILISATION DES ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE (EPI) PENDANT LA PANDÉMIE COVID-19.

Depuis le début de la pandémie COVID-19, l’usage des EPI (masques, gants, lunettes et blouses ou charlottes) est devenu obligatoire dans la population générale, le but étant de contenir la pandémie virale et d’éviter les contaminations de masse qui ont pour corollaire l’apparition de formes graves sources d’engorgements des hôpitaux et de saturation des services de réanimation.

Sans remettre en cause le bienfondé de la mise en place de ces mesures et notamment leur efficacité pour contenir l’épidémie, il a été rapporté quelques incidents liés à l’utilisation des mesures barrières qui, bien que mineures et pour la plupart sans incidence, se doivent d’être rapportées.

Chez le personnel soignant notamment, ont été décrits des altérations dermatologiques lors de la mise en œuvre des mesures barrières qu’il s’agisse de masques faciaux ou de solutions hydro-alcooliques. Ces pathologies ont été observées sur peaux saines comme sur peaux lésées et semblent bien avoir pour cause le contact direct de la protection utilisée avec la peau. L’importance des lésions s’est avérée proportionnelle au temps d’application et quelques-unes d’entre elles ont dû être prises en charge en milieu spécialisé.

LES MASQUES

Ils  peuvent provoquer des dermites irritatives de contact par action directe sur la peau. Certains cas de dermites infectieuses ont même été observées, notamment lors de l’utilisation prolongé de masque sans renouvellement. Un excès d’humidité, aggravé souvent par une hygiène imparfaite, est à l’origine du processus infectieux. Il semblerait que le type de masque influe sur la nature des lésions observées, les masques chirurgicaux, plus souples et moins serrés étant sur ce plan mieux tolérés que ceux de type FFP2.

Ces constatations ne remettent nullement en cause la directive du gouvernement (texte du 23/07/2020) préconisant le port du masque dans tout milieu confiné, les transports en commun, les magasins… et dans tous les cas où la distanciation physique à 1 mètre ne peut être respectée notamment en milieu professionnel.

Cependant certaines précautions doivent être prises notamment :

– Il est conseillé de veiller à un nettoyage régulier de la peau du visage et de changer fréquemment de masque protecteur (toutes les 4 h par exemple).  Le nettoyage de la peau doit se faire avec de l’eau tempérée ni trop chaude ni trop froide, des savons neutres doivent de préférence être utilisés (le savon au lait d’avoine est par exemple indiqué).
– Sécher la peau par tamponnement avec une serviette douce afin d’éviter l’irritation par frottement.
– Veiller ensuite à l’hydratation de la peau par application de crèmes hydratantes, si possible contenant de l’acide hyaluronique. Ces crèmes sont à appliquer de préférence au coucher. Par contre, de jour, éviter autant que possible le maquillage.
– Le frottement des élastiques des masques peut aussi être atténué par l’application d’une couche de vaseline notamment derrière les oreilles.

LES GANTS

Ils ne sont pas particulièrement recommandés dans cette indication. En effet, à leur usage est préféré un nettoyage fréquent des mains à l’eau savonneuse ou à la solution hydro-alcoolique.

Toutefois en cas d’utilisation, il est recommandé de changer fréquemment les gants comme par exemple après 30 mn d’utilisation et de ne pas mettre de gants sur des mains humides.

LES GELS HYDRO-ALCOOLIQUES

En usage fréquent pour la désinfection des mains, ils peuvent provoquer une altération du film hydro-lipidique présent sur la peau à l’état naturel favorisant l’apparition de dermites irritatives dites de contact.

Ainsi, il est préférable de laver les mains avec des savons neutres et de limiter l’usage de gel hydro-alcoolique aux circonstances où le lavage au savon n’est pas possible (entrées de magasins, contact avec des poignées de portes, surfaces pouvant être contaminées, contact entre individus…).

En cas de lésions, les crèmes hydratantes restaureront, dans la majorité des cas, le film cutané et seules les lésions importantes, résistantes ou récidivantes devront faire l’objet d’un avis médical éventuel.

Il existe par ailleurs un risque de projection de solution au niveau des yeux, particulièrement pour les gels très liquides.

La concentration en alcool étant élevée, il convient au plus vite et en abondance de rincer l’œil à l’eau ou au sérum physiologique pendant une durée minimale de 15 mn. Après ce délai, la persistance d’une moindre irritation doit conduire à une consultation ophtalmologique en urgence.

LES LUNETTES

Elles peuvent provoquer de rares érythèmes par pression directe.

LES BLOUSES JETABLES ET CHARLOTTES

Elles sont susceptibles de retenir l’humidité, notamment en milieu hospitalier, responsables d’inconfort et d’hyperhydrose éventuelle. Il est donc recommandé de prendre des douches courtes et fréquentes avec de l’eau tempérée et d’appliquer des crèmes hydratantes après le retrait des protections. Dans le même ordre d’idée, les cheveux après l’utilisation des charlottes doivent être lavés avec des shampooings neutres.

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